Andropause : causes, symptômes et solutions pour mieux la vivre

Céline Builier

Santé

Dans mon travail quotidien auprès de personnes âgées, j’observe régulièrement des hommes traverser une période délicate de leur existence. Cette étape, souvent méconnue et mal comprise, mérite toute notre attention. Je souhaite vous éclairer sur cette transition masculine naturelle qui touche de nombreux seniors.

Comprendre l’andropause et ses manifestations

L’andropause, également appelée déficit androgénique lié à l’âge, désigne la diminution progressive du taux de testostérone chez l’homme vieillissant. Contrairement à la ménopause féminine, cette condition ne provoque pas un arrêt complet de la production hormonale mais plutôt une baisse graduelle. Les hommes conservent leur capacité reproductive, bien que leur vitalité puisse être affectée.

En moyenne, d’après Charles.co, 20 à 30% des hommes souffriront d’un manque de testostérone lié à l’âge et à l’andropause. Cette réalité concerne environ 10 à 20% des hommes après 50 ans, jusqu’à 50% après 70 ans, et plus de 80% après 80 ans. Par contre, seuls 2,1% présentent des symptômes significatifs selon les études.

L’andropause peut débuter vers 45 ans, mais certains hommes ressentent ses effets dès 40 ans. Dans ma pratique, je constate que les personnes concernées consultent généralement vers 65 ans. La testostérone atteint son pic entre 20 et 30 ans, puis décroît naturellement d’environ 1 à 2% par an à partir de 30 ans.

Les symptômes physiques incluent principalement les troubles érectiles, premier motif de consultation. La fatigue, la baisse d’énergie, la diminution de la force musculaire et la prise de poids abdominale sont également fréquentes. J’observe aussi chez nos résidents une fragilité osseuse accrue, des troubles du sommeil et des douleurs articulaires plus fréquentes.

Symptômes physiquesSymptômes psychologiques
Troubles érectilesBaisse de moral
Fatigue chroniqueIrritabilité
Perte de masse musculaireDiminution confiance en soi
Prise de poids abdominaleTroubles concentration

Les facteurs déclencheurs du déficit hormonal masculin

Le vieillissement naturel constitue la cause principale de l’andropause, entraînant la baisse de sécrétion de testostérone par les testicules. Plusieurs facteurs peuvent accélérer ce processus, notamment certains traitements médicaux.

Les médicaments influençant la production hormonale comprennent les anti-androgènes utilisés pour traiter la prostate, le finastéride contre la perte des cheveux, les anticonvulsivants pour l’épilepsie, et les traitements du cancer prostatique. Ces substances perturbent l’équilibre hormonal naturel.

Les facteurs de risque modifiables incluent :

  1. Le surpoids et l’obésité, facteurs les plus importants
  2. La consommation excessive d’alcool
  3. Un mode de vie sédentaire
  4. Le stress chronique
  5. Le manque de sommeil

Certaines affections médicales comme le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires peuvent également contribuer au déficit hormonal. Dans mon expérience professionnelle, je remarque que les hommes ayant adopté un mode de vie sain présentent généralement moins de complications liées à cette transition.

Les facteurs génétiques jouent également un rôle, certaines familles présentant une prédisposition au déficit androgénique précoce. Le diagnostic différentiel avec d’autres conditions comme la dépression, l’hypothyroïdie ou l’alcoolisme s’avère crucial pour une prise en charge adaptée.

Andropause : causes, symptômes et solutions pour mieux la vivre

Solutions thérapeutiques pour mieux vivre cette transition

Le diagnostic repose sur une évaluation clinique complète et des tests biologiques. Le dosage de testostérone dans le sang s’effectue entre 8h et 10h du matin. Le diagnostic de déficit est éliminé si le taux de testostérone biodisponible dépasse 0,8 ng/mL et le taux total 3,5 ng/mL.

Le traitement médical repose exclusivement sur l’administration de testostérone naturelle sous différentes formes : gel hydroalcoolique cutané, comprimés d’undécanoate de testostérone, injections intramusculaires, patches ou implants sous-cutanés. L’hormonothérapie en gel ou comprimés bénéficie d’un remboursement par la Sécurité sociale.

Pourtant, ce traitement présente des contre-indications importantes : cancer de la prostate ou du sein, hypertrophie bénigne prostatique, apnée du sommeil sévère, insuffisances cardiaques, rénales ou hépatiques graves. Un bilan prostatique préalable et un suivi régulier s’avèrent impératifs.

Les solutions naturelles offrent des alternatives intéressantes. L’activité physique régulière, particulièrement la musculation et l’entraînement en résistance, stimule la production de testostérone. Une séance intense de 30 minutes, plusieurs fois par semaine, peut considérablement améliorer les symptômes.

L’alimentation joue un rôle fondamental. Une nutrition riche en zinc (viandes rouges, champignons, épinards), en oméga-3 (noix, saumon, graines de chia), en vitamine D et calcium optimise la production hormonale. Il convient d’éviter les aliments trop sucrés, la caféine excessive et les mauvaises graisses qui perturbent le métabolisme.

L’accompagnement global pour une meilleure qualité de vie

La gestion du sommeil représente un pilier essentiel du traitement. Un sommeil d’au minimum 8 heures par nuit favorise la production de testostérone, principalement sécrétée durant le cycle de sommeil paradoxal. Dormir moins de 6 heures peut faire chuter le taux hormonal jusqu’à 15%.

La réduction de l’alcool s’avère indispensable, car l’alcool perturbe directement les niveaux de testostérone et impacte la fonction érectile. La consommation modérée ne doit pas excéder 10 verres par semaine, sans dépasser 2 verres quotidiens.

Le maintien d’un poids optimal reste crucial, le surpoids constituant le facteur de risque principal du déficit hormonal masculin. La gestion du stress par des techniques de relaxation, méditation ou yoga aide à réduire le cortisol, hormone antagoniste de la testostérone.

L’accompagnement psychologique mérite une attention particulière. L’andropause peut profondément affecter l’identité masculine, surtout si celle-ci se base sur la force physique et la vigueur sexuelle. Dans mon travail, j’observe combien le soutien émotionnel facilite cette transition délicate.

L’impact sur la qualité de vie touche plusieurs dimensions : la vie de couple à travers les troubles sexuels, la santé physique par la diminution de la densité osseuse, la santé mentale via les changements hormonaux, et la vie sociale par l’irritabilité et le manque d’énergie.

Un suivi médical régulier avec des tests sériques dans les 6 mois puis annuellement permet de dépister d’éventuelles complications et d’ajuster les traitements. Cette surveillance porte sur le bien-être général, l’humeur, l’activité sexuelle et la recherche d’effets secondaires.

L’andropause n’est plus considérée comme une fatalité mais comme une condition pouvant être traitée efficacement. L’adoption précoce d’un mode de vie équilibré peut retarder son apparition et atténuer ses manifestations, permettant aux hommes de traverser cette étape avec sérénité.

A propos de l'auteur :

Céline Builier

Céline Builier, jeune autrice de 26 ans, s'illustre par sa plume sensible et engagée. Elle travaille dans un EHPAD, où elle se dévoue chaque jour au bien-être des seniors. Son expérience auprès des personnes âgées inspire profondément son écriture, imprégnant ses récits d'une humanité touchante et d'une empathie sincère. Céline parvient à capturer avec finesse les histoires de vie de ceux qu'elle accompagne, offrant à ses lecteurs des œuvres riches en émotions et en réflexions sur le vieillissement, la mémoire et les liens intergénérationnels. Passionnée et attentive, elle insuffle à ses écrits une authenticité qui résonne longtemps après la lecture.

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